English accent for Frogs

à l’usage des speakers français en sécurité informatique…

Parler anglais avec l’accent français, ça arrive à beaucoup de monde et ce n’est pas forcément un “gros” problème tant qu’on est compris par les anglophones. Pour cela, il n’y a que 2 choses cruciales à respecter:

  1. Parler lentement. Tout le monde peut faire ça. Hélas, surtout en conférence où on a beaucoup de choses à dire en peu de temps, on a plutôt tendance à accéler le flux... Plus votre accent est mauvais, plus vous devez au contraire ralentir.
  2. Faire attention à quelques contre-sens de prononciation. C’est le plus compliqué pour un français, pourtant, vous allez voir, ce n’est pas tellement plus difficile que d’apprendre par coeur les conjugaisons (françaises, ou anglaises).

Si vous prêtez attention à ces deux points, je peux garantir qu’un anglophone attentif vous comprendra, même si vous avez un accent français à couper au couteau. Réciproquement, si vous ne le faites pas, au mieux, seuls les francophones vous comprendront (dans ce cas là, pourquoi ne pas parler français ?). Non, ce n’est pas de la mauvaise volonté, mais certaines choses pour un anglophone sonnent très différemment. Si je vous dis “poire” en français, vous n’aurez aucune façon d’imaginer que je voulais dire “banane” tant les deux mots sont éloignés. C’est pareil pour certaines erreurs d’anglais pour un anglophone.

Nota. ci-dessous, je simplifie la prononciation pour ne faire ressortir que les points les plus importants à la compréhension. Pour un bon accent, il y a beaucoup de choses comme l’intonation etc. Mais mon objectif est juste que vous obteniez à “moindres frais” une prononciation compréhensible. Ok ?
Nota 2. Mon but n’est pas du tout de vous faire sentir “nuls”, ni de m’ériger en grand ponte de l’accent anglais. Au contraire, beaucoup de chercheurs français font mon admiration, et j’aimerais qu’ils soient plus facilement compréhensibles des étrangers. On croit souvent que c’est difficile à rectifier, ou que cela ne “vaut pas le coup”. Mais, si, on peut améliorer beaucoup avec très peu d’efforts.

Tous les exemples ci-dessous ont été entendus en conférence ces deux dernières années.

Sommaire

Le Zzzze n’est pas (trop) un problème

Les français ont souvent un complexe sur leur prononciation de “the”. Certes, elle est souvent pourrie , mais rassurez-vous : ce n’est pas trop grave. Le “zzze” est compréhensible. Il fera sourire, mais on s’en fiche. Pareil pour les dérivés “their”, “then”, “that” etc.

La prononciation de “thread” est difficile. Si vous n’y arrivez pas parfaitement, je vous conseille plutôt la version “sss-rèdd” que “fff-rèd” (ou “zz-rèd”).

Les vrais problèmes de prononciation

La prononciation anglaise est certes difficile, mais le français a souvent tendance à la rendre encore plus compliquée qu’elle n’est et à se compliquer la vie.

Surtout ne pas rajouter de H là où ils ne sont pas

Il est plus gênant à la compréhension de mettre un H qui n’existe pas que d’oublier d’en prononcer un qui existe.

Exemple:

  • ARM vs Harm. Un contre-sens super gênant pour nos conférences de hacking / sécurité ! Si vous voulez parler d’ARM, NE PRONONCEZ SURTOUT PAS DE H. Pour Harm, la prononciation du H est nette et doit s’entendre.

Le grand classique: engine

La prononciation de “engine” mérite un paragraphe à lui seul tellement l’erreur est fréquente.

Ce n’est pas “haine-jaille-ne”, mais “haine-dji-nn”. Le problème est sur le “jaille” contre “dji”. Pour un anglophone, ces deux sons sont très différents. Donc martelez vous qu’il n’y a pas de “jaille” mais des “djinns”.

Ship, sheep, shit, sheet…

La notion de “i” long et de “i” court est très importante en anglais. D’une manière générale, n’ayez jamais peur de faire un “i” trop long (lorsqu’il doit l’être !). Il vaut mieux qu’il soit un peu trop long que trop court.

L’anglophone voudrait faire un effort à vous comprendre, mais s’il entend “merde” à la place de “feuille”, déja, il va rigoler… et suivant son habitude du froglish, il va mettre un certain temps à réaliser que vous parliez de feuille. Cela va lui faire perdre du temps dans la compréhension du reste du flux et risque de le faire déconnecter de votre présentation.

Chip, ship…

Chip (puce) se prononce “tchipp” (on doit clairement entendre le t), tandis que ship se prononce “chip”. Pareil que précedemment, les mots ont une signification très différente, c’est la source du problème.

Un autre classique: wrap et ses dérivés

Répétez après moi : le W ne se prononce pas dans “wrap”. On prononce donc “rap”. Surtout pas “vr-ah-p” ! Idem pour wrapping, wrapper etc.

Que se passe-t-il pour l’anglophone si vous prononcez “vrap” ? Il/elle ne comprend pas. Au bout d’un moment, il essaie d’écrire le mot dans sa tête. Il va essayer “V-R-A-P”, et il tombera après quelques temps sur “W-R-A-P”. Là, il va penser “aaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! c’était wrap !”. Mais il aura perdu quelques minutes à comprendre la première fois. Heureusement, il n’y a pas vraiment de faux amis dans ce cas, donc une fois qu’il/elle a compris votre erreur de prononciation, il/elle arrivera à comprendre les autres occurences.

Quelques autres problèmes:

  • “content” (le contenu) se prononce “conn-tènn-t” et non pas “contente” exactement comme le mot français “contente”.
  • “Hack-RF”. Dans la version que j’ai entendue, le H initial était bien prononcé. Le problème était avec le “RF” qui était prononcé “air-F” (comme la lettre R en français). Or en anglais, la lettre “R” se prononce “aaaa-rr”. Si vous dites “air-F”, l’anglophone comprend vraiment le mot “air” (wifi, air bound solution).

Vous organisez une conférence?

  • S’il y a un anglophone dans votre organisation, ça peut valoir le coup de conseiller aux speakers qui ne sont pas sûrs de leur accent de le contacter. Pas pour un cours d’anglais : juste pour vérifier ces faux amis de prononciation. Pas plus.
  • Votre audience est à grande majorité française ? Pensez à faire les conférences en français lorsque le présentateur a un mauvais accent. En revanche, vous pouvez laisser les slides en anglais.
  • Si les conférences sont enregistrées, pensez à activer le sous-titrage. Faites le pour tous, comme ça, c’est moins vexant .

Un conseil pour terminer

Pour tous les mots clés de votre présentation, c’est une bonne idée de vérifier leur prononciation sur un dictionnaire en ligne (et de bien écouter).

Qui suis-je pour vous donner ces conseils?

En fait, j’ai parlé anglais avant de parler français. J’ai vécu aux Etats-Unis, au Canada, et en Angleterre. Et beaucoup en France. Si bien que maintenant, je ne parle parfaitement aucune des deux langues… (mais quand même mieux que beaucoup , na).

— Cryptax

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